HealthManagement, Volume 4 - Numéro 1, 2011

Entretien Avec Le Président De l'Association Canadienne Des Radiologistes
Auteur

Dr e. A. Lyons

Professeur de radiologie, de gynécologie, d’obstétrique et d'anatomie officier de l'ordre du Canada

Ancien chef du service de radiologie université du Manitoba health Sciences Centre, Winnipeg, Canada

et

Président de CAR, l'Association canadienne des radiologistes* [email protected] * Au Canada, un radiologue est appelé radiologiste. un technologue est un manipulateur ayant reçu une formation complémentaire. il recueille le signal échographique comme tout autre type d'image. il est appelé sonographer dans le monde anglophone. ** elles concernent également la France depuis 2010 avec l’accord de reconnaissance mutuelle (ARM) France-Québec. Vous trouverez plus de précisions dans l’article du Professeur David Koff, page 46.

 

Pourriez-Vous Nous Parler Des Moments Forts De Votre Carrière ?

Alors que j’étais étudiant en première année de médecine,au cours d’un « Baccalauréat ès sciences », j'ai participleà un projet de recherche médicale utilisant des ultrasonspour analyser les pulsations du troisième ventricule dansla pression intracrânienne. Lorsqu’un interne en neurochirurgiea mis en place un service d'échographie clinique,j'ai travaillé comme technologue* de garde et trois ansplus tard, quand il est parti, alors que j’étais en premièreannée d’internat de radiologie, je suis devenu chef du serviced’échographie. J’ai effectué une année de recherchéen échographie obstétricale à Glasgow au cours de matroisième année. Je suis retourné à l'Université du Manitobapour terminer mon internat, et me suis établi entant que médecin radiologue universitaire avec une activitécentrée sur l'échographie.

 

À partir de 1990 et pendant sept ans, j'ai assumé le poste de professeur et de chef du service de radiologie de l'Université du Manitoba et du Health Sciences Centre de Winnipeg. J’en suis parti pour me consacrer à l’échographie et pour développer la maîtrise de l’échographie pelvienne, en particulier dans le cadre de la douleur pelvienne. En 2008, j'ai reçu le titre d'officier de l'Ordre du Canada pour mon travail en échographie et mes contributions à la santé au Canada.

 

Où En Eest Le Canada En Ce Qui Concerne Le Dossier De Santé Electronique National ?

« Inforoute Santé Canada » a lancé un programme il y a huit ans pour favoriser et développer un réseau national de dossiers de santé électroniques (DSE) pour les Canadiens interconnecté à un système d’information radiologique (RIS) et à un PACS. Le cadre national et les fonds octroyés aux provinces ont constitué le levier qui leur a permis d’amorcer, à l'échelle de chaque province, le processus de numérisation de la radiologie. Un fournisseur unique a été choisi pour garantir la circulation des images et des informations à travers la province. Nos dix provinces et trois territoires sont tous à des stades d’avancée différents. Dans le Manitoba où le processus vient seulement de s’achever, tous les hôpitaux ont été impliqués. Inforoute a prévu que le Canada devrait posséder en 2015 une infrastructure pancanadienne du DSE, la mise en service des dossiers de santé électroniques normalises dans les cabinets médicaux, et un système de prescription médicale électronique dans les hôpitaux qui inclue notamment une aide à la décision pour les médecins (guide de bonnes pratiques).

 

Pourriez-Vous Nous Parler De l’Accueil Des Radiologues Etrangers Dans Le Système De Santé Canadien ?

Pour exercer au Canada, un radiologue doit avoir réussi les examens du « Collège royal des médecins et des chirurgiens du Canada ». Des exceptions sont prévues pour certains diplômes étrangers, parmi lesquels l'« American Board of Radiology »**. Dans les années 90, pour palier à une sérieuse pénurie de radiologues, beaucoup de radiologues qualifiés sont venus d'Afrique du Sud et d’Angleterre. Ils avaient obtenu, pour pratiquer dans les regions insuffisamment dotées, des autorisations d’exercice temporaires qui ont été par la suite transformées en qualification à part entière. La stabilité de ce statut leur a permis d’exercer ailleurs dans le pays. Depuis, les règles ont changé et à quelques exceptions près, tous les diplômés étrangers doivent réussir les examens de radiologie canadiens. La plupart des radiologues qui pratiquent aujourd'hui au Canada y sont nés et y ont acquis leur formation. Les bases en langue anglaise sont exigées dans toutes les provinces à l'exception du Québec, où il faut passer un test de compétence linguistique en français écrit et oral.

 

Quels Sont Les Systèmes d'Accréditation Ou d'Audit en Vigueur Dans Votre Service ?

Le secteur de la santé est sous la juridiction de chacune de nos provinces et territoires. Au niveau de chaque province, les « Collèges des médecins et des chirurgiens du Canada » s’occupent de la règlementation et exigent une certification annuelle des équipements d'imagerie émettant des radiations ionisantes dans les hôpitaux et les cabinets. L’accréditation est toutefois inégalement répartie, les processus et protocoles étant audités dans les servicesd'imagerie hospitaliers, mais pas dans les cliniques.Auparavant inexistants, des protocoles concernant la qualitécommencent à apparaître dans les hôpitaux sur toutle territoire canadien. La meilleure façon de limiter lesdemandes inutiles est d’utiliser un système de demandeélectronique intégrant, comme aide à la décision, descritères de pertinence ou un guide de bonnes pratiques.CAR aimerait le voir adopté à l’échelle des provinces. Lesprogrammes d'assurance qualité sont primordiaux, etCAR joue également un rôle dans le domaine des accréditations.Elles concernent actuellement la mammographieet la densitométrie osseuse et devraient dans l’avenir s’étendreà d'autres domaines.

 

Vous Considérez-Vous Comme Un Gestionnaire De Terrain ? Oui, assurément ! Je crois que le radiologue est memberà part entière de l'équipe de soins et doit être celui quirésout les problèmes de l'équipe. C'est aussi la conceptionde CAR que j’ai, en tant que président, dispensée à tousles radiologues canadiens : j’espère qu'ils la prennent à coeur,dans l’intérêt de l'avenir de notre profession. Le meilleurmoment de ma journée, c’est quand un médecin m’appellepour l’aider à résoudre un problème concernant un patient.Être disponible, accessible et disposé à aider sont leséléments essentiels de la composante humaine de notremétier de radiologue.

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