Editorial

Willy Heuschen

Secrétaire général de l’AEDH

Rédacteur en chef

Evaluation de la Qualité Des Hôpitaux En Europe - Vers Un Système d’Accréditation Européen?

Al’occasion de l’assemblée générale annuelle de l’AEDH qui se tiendra le 16 novembre dans le cadre de Medica à Düsseldorf, l’AEDH organise un séminaire autour du thème de l’évaluation de la qualité, et plus précisément de l’accréditation, une procédure externe d’évaluation en tant qu’instrument potentiel de mesure de la qualité. Cette rencontre a été préparée par le comité scientifique de notre association; elle devrait nous offrir un aperçu des systèmes existants d’évaluation de la qualité dans différents pays européens et des expériences qui y ont été vécues.

Ceci est important pour nous. Nous constatons en effet que certains systèmes ont été plusieurs fois retouchés, d’autres abandonnés parce que déficients ou trop compliqués. A partir de ce bilan, nous espérons concevoir un modèle européen d’accréditation, dont certaines de nos associations nationals pourraient recommander l’adoption. Puisque, selon la structure de l’Union européenne, les competences en matière d’organisation des soins de santé reviennent aux seuls états-membres, il n’existe que cette possibilité pour agir de façon transnationale sur cette question. L’AEDH en appelle cependant à l’UE afin qu’elle soutienne activement cette évolution, en particulier par rapport aux propositions de la Commission européenne dans ce domaine, qui devraient êre connues sous peu.

Lss conclusions d’un workshop organisé par la Commission européenne sur l’avancement de l’évolution du marché unique ont déjà clairement énoncé que l’évaluation de la qualité, ainsi que les comparaisons et les ameliorations qui en découlent, doivent être considérées comme très importantes. Désormais, il s’agit «d’arriver en priorité à une définition, une mesure et une évaluation de la qualité ».

L’initiative lancée par l’AEDH comporte de nombreux avantages. Les hôpitaux subissent des transformations dans toute l’Europe. Une plus grande exigence de qualité de la part des patients, des restrictions légales, de plus grands besoins financiers émis par les hôpitaux alors que les moyens publics stagnent, voire régressent, la modification des accords professionnels pour de nombreux collaborateurs de soins de santé, et une concurrence accrue entre fournisseurs de soins de santé ne sont que quelques exemples de ces changements qui nous défient. Les expériences et la comparaison des indicateurs de performance entre hôpitaux se présentent comme un moyen d’éviter de possibles échecs thérapeutiques par la recherche de la cause des mauvaises décisions. Même si un certain nombre de ces contre-performances ne sont pas forcément imputables aux groups professionnels concernés, mais sont guidées par des directives propres à chaque pays. Ainsi, le Volkskrant néerlandais publie les resultants d’une étude effectuée par un bureau d’études renommé, selon lequel les fusions hospitalières poursuivies par les Pays Bas seraient contre-productives. Les economies financières et l’efficacité de planification attendues de ces grandes entités commerciales ne se seraient pas produites, au c o n t r a i r e , une plus forte bureaucratie et un plus grand nombre de cadres dirigeants seraient apparus. Ceci aurait agrandi le fossé entre patient et médecin, et provoqué en consequence une perte claire de qualité. Cet exemple démontre qu’il vaut la peine de tirer les leçons d’hypothèses différentes, surtout nationales.

Eu égard à l’importance de la question, nous nous réjouissons d’accueillir nombre de nos collègues à Düsseldorf et de façonner ensemble ce fondement essentiel de l’amélioration de la qualité de nos services hospitaliers au niveau européen.