HealthManagement, Volume 3 - Numéro 1, 2010

Auteur

Prof. Elisabeth

Schouman-Claeys

Rédactrice en chef adjointe

[email protected]

 

L’informatique est un moyen devenu essential qui envahit notre périmètre physique et fonctionnel. L’imagerie médicale, comme tant d’autres mondes, n’y échappe pas.

 

Les négatoscopes ont été décrochés pour ne plus guère laisser que leur empreinte sur les murs, les registres et cahiers de poste comme les images ne s’affichent plus que sur écran, les salles d’interprétation tendent à s’apparenter à des salles de marchés, voire à pénétrer les domiciles dans le cadre de la téléradiologie, les chambres noires disparaissent et les effluents argentiques sont abandonnés au bénéfice de solutions s’inscrivant dans le développement durable. Fin d’une ère, début d’une nouvelle, qui bouscule les habitudes et gagne chaque jour du terrain.

 

Derrière ces constats visuels patents, retenons les progrès majeurs permis par les outils informatiques manipulant des masses de données numériques, à commencer par ces techniques qui assurent la navigation temps réel dans l’espace du corps humain, et le traitement des images morphologiques et fonctionnelles.

 

Prolongeant l’utilisation initiale des données, les bases de stockage puis d’archivage permettent d’assurer la diffusion de la production aux acteurs de santé ; compte rendu et images peuvent ainsi être publiés au fil de l’eau et mis à disposition du clinicien, comme du radiologue qui pourra s’y référer lors d’une investigation ultérieure ou d’un contrôle qualité. Parallèlement à ces résultats de soins, les données tracent ce que l’on a fait : à quell moment et par qui telle étape a été prise en charge. La porte de l’exploitation des données et de leur évaluation, condition du progrès, est donc bien ouverte.

 

Informatiser impose de la méthode ; il faut revoir, définir et structurer les processus, se contraindre au respect de circuits préétablis (comme l’utilisation de la work-list), travailler avec une rigueur à la virgule près, savoir assurer un fonctionnement 24 h/24, sécuriser les accès. C’est ainsi, sous condition d’un paramétrage adapté et d’une bonne utilisation des systèmes par tous, aussi proche que possible du temps réel, que les jalons du parcours patient et des tâches nécessaires à sa prise en charge sont photographiés, horodatés et analysables et que le service au patient, qui en radiologie diagnostique associe image et compte rendu, sera délivré conformément aux attentes.

 

L’informatique est une condition des démarches de management, de qualité, d’évaluation, et de certification. Elle est au service du patient et au nôtre, en tant que prestataires, responsables et comptables des investissements en santé et potentiels patients. Il nous reste donc à être des acteurs investis dans cette mutation, riche de nouveautés, d’ouverture et de décloisonnements : les mots, l’image se mettent à circuler sans frontière, si ce n’est celle de l’éthique, des habilitations et des droits du patient.

 

L’informatique sera très présente dans ce numéro d’IMAGING Management. D’une part pour traiter des nouvelles voies de diffusion des données radiologiques et de circulation de l’information, via le Dossier Médical Personnel, les PACS, le système d’information hospitalier et les dossiers patients partagés. Mais aussi comme support de la vaste opération de benchmarking des activités scanners et IRM lancée par l’ANAP (Agence Nationale d’Aide à la Performance des établissements de santé), la grande majorité des données étant directement issues des SIR (Systèmes d’Information Radiologiques). Bonne lecture !

«« Ethicon Endo-Surgery Introduces a New MRI-Guided Breast Biopsy Device