HealthManagement, Volume 6 - Numéro 2, 2013

Auteur

Dr Nourredine Bendib

Chef du service de radiologie

E.H.S Ben Aknoun

Alger, Algérie et

 

Président du Groupement Latin et Méditerranéen de Médecine du Sport (GLMMS) Président élu de la Société Panarabe de Radiologie (PAARS) 2014-2016 Président de la Société Algérienne de Radiologie et d’Imagerie Médicale (SARIM) Président de l’Association Sportive de Médecins du Grand Alger (ASMGA) Membre du comité de rédaction et member correspondant de « Cinésiologie », revue international des médecins du sport.

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L’Algérie (capitale Alger, 4,4 millions d’habitants) avec une superficie de 2 381 741 km2 est le plus grand pays d’Afrique. L’Algérie est en train de vivre une transition démographique et épidémiologique. Au 1er janvier 2013, sa population était de 37,9 millions d’habitants, en hausse de 2,16 % par rapport à 2011, selon l’étude de l’ONS (Office nationale des statistiques) qui prévoit une population de 38,7 millions d’habitants en janvier 2014. La part des personnes âgées de 60 ans et plus poursuit également sa progression, passant de 7,9 % à 8,1 % de la population : l’espérance de vie à la naissance est de 74 ans pour les hommes et de 76 ans pour les femmes.

 

Le système de santé algérien est basé sur une medicine gratuite avec émergence d’un secteur privé qui se veut complémentaire du secteur public depuis la réforme hospitalière. Les années 2000 ont vu une nette amélioration des resources du secteur de la santé grâce à une augmentation des allocations budgétaires : les dépenses totales consacrées à la santé représentent 5,4 % du PIB (OMS, 2011).

 

L’annuaire des statistiques sanitaires du MSPRH (ministère de la Santé publique et de la Réforme hospitalière) a publié, pour l’année 2006, des chiffres de 14 273 médecins spécialistes, 25 818 généralistes, 9 684 chirurgiens dentistes et 7 267 pharmaciens exerçant dans le pays. Les spécialités médicales totalisent 7 210 praticiens, les spécialités chirurgicales 4 957, la radiologie et le laboratoire 1 642 et les spécialités dentaires 617. Le nombre de médecins a été multiplié par 50 en 50 ans, le nombre de médecins pour 1 000 habitants multiplié par 10 en 50 ans (soit 1,4 médecin pour 1 000 habitants), mais avec des déséquilibres régionaux encore importants, que l’on relève également en terme de spécialités. Le marché pharmaceutique algérien est le troisième marché africain (environ 3 milliards de dollars) ; il croît en moyenne de 10 % par an. Soixante-dix pour cent des médicaments consommés proviennent de la production locale.

 

L’Algérie est confrontée à la fois aux priorités sanitaires des pays en développement et à celles des pays développés avec une progression rapide des maladies non transmissibles (pathologies dites modernes : maladies neuropsychiatriques, cancers, diabète, pathologies respiratoires, digestives et cardiovasculaires) en rapport avec le changement de rythme et de mode de vie du citoyen. Une volonté de rééquilibrage de la couverture sanitaire à travers le pays a été amorcée grâce au service civil imposé aux médecins spécialistes. Malgré cela, les citoyens géographiquement éloignés des grandes villes déplorent un accès inégal aux soins. Le défi actuel est d’oeuvrer à la complémentarité du secteur public et du secteur privé avec respect de la qualité et de l’efficacité ainsi qu’à une répartition équitable des soins, en particulier dans le grand Sud.

 

La SARIM, Société Algérienne de Radiologie et d’Imagerie Médicale

La SARIM a été fondée en 1996 avec pour objectif principal la formation des radiologues. Son rôle est de fédérer les radiologues tous secteurs confondus et de promouvoir la profession. La Société Algérienne de Radiologie et d'Imagerie Médicale s’est donnée pour buts :

• de promouvoir la recherche d'ordre clinique, thérapeutique ou scientifique dans le domaine des sciences radiologiques et d'imagerie médicale ;

• de développer l'enseignement médical post-universitaire dans les différentes disciplines radiologiques et de l'imagerie médicale ;

• de promouvoir, d'organiser des échanges et de concrétiser des protocoles d'accord avec les sociétés scientifiques nationales ou étrangères.

 

La SARIM assure essentiellement un rôle dans la formation complémentaire :

• elle assure une formation complémentaire et adaptée d’activités diagnostiques et thérapeutiques spécialisées ;

• elle favorise les échanges au sein de la Fédération Maghrébine de Radiologie (FMR) ;

• des protocoles d’accord entre la SARIM et la SFR et avec les sociétés d’organe de la SFR ont permis l’organisation de plusieurs journées de formation (5 à 6 par an) ;

• des ateliers de formation ainsi que des journées scientifiques sont organisées régulièrement en collaboration avec les sociétés françaises d’organe, la Société d'Imagerie Musculo-Squelettique (SIMS), la Société d’Imagerie Abdominale et Digestive (SIAD), la Société Française de Neuroradiologie (SFNR), etc. ;

• de jeunes radiologues algériens ont pu participer à des formations organisées en France et à des DIU (diplômes inter-universitaires) virtuels ;

• la SARIM a pris en charge l’inscription à la SFR de 50 jeunes radiologues en 2011, 70 en 2012 et 100 en 2013 ;

• elle effectue un don de matériel pédagogique (data show et ordinateurs) aux services hospitalo-universitaires ;

• des supports pédagogiques (DVD, CD, livres) sont distribués au terme de chaque formation ;

• des bourses sont attribuées chaque année par la SFR, telles la bourse Jacques Sauvegrain au major de promotion du DEMS (diplôme d’études médicales spécialisées) et la bourse FFI à un jeune radiologue de moins de 35 ans.

 

La création du Journal Algérien de Radiologie et d’Imagerie Médicale (JARIM) dont le rédacteur en chef est le Professeur Salah Eddine Bendib, chef de service d’imagerie au Centre Pierre et Marie Curie d’Alger et doyen de la faculté de médecine d’Alger, est la preuve de la cohesion et de l’adhésion de tous. Son quatrième numéro est en cours d’élaboration.

 

Être Radiologue En Algérie

Le rôle du radiologue algérien est d’assurer des prestations de qualité couvrant l’ensemble du territoire national et dans de courts délais. Il doit donc actualiser en permanence ses connaissances cliniques et être au fait des nouvelles techniques et consensus. Le nombre de radiologues confirmés est de 1 016 et nous comptons 260 résidents. Le secteur public représente environ 65 % des radiologues et le secteur privé environ 35 %. Les urgences sont assurées dans les grands centres hospitalo-universitaires du pays. Le nombre d’appareils est de 540 scanners, une cinquantaine d’IRM, et des dizaines d’installations radios avec capteurs plan. L’imagerie de haute technologie est en plein essor en Algérie : 5 IRM 3 tesla sont en cours d’installation.

 

L’Enseignement De La Radiologie

La formation des radiologues en Algérie se fait par recrutement sur concours national après l’obtention d’un doc- torat en médecine. Les lauréats sont affectés dans des services hospitalo-universitaires où ils suivent un cursus de quatre années en suivant une formation pratique et théorique sanctionnée par un diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS). L’organisation du cycle de formation est assurée par le comité pédagogique régional de spécialité (CPR). La formation des résidents comprend des enseignements théoriques, pratiques et des stages dans des structures hospitalo-universitaires, universitaires et de santé publique, validées par les comités pédagogiques nationaux de spécialité (CPN). L’évaluation théorique et pratique a lieu en fin de première année et en fin de quatrième année. Elle est gérée par un jury national composé d’enseignants de rang magistral de la discipline au nombre de cinq à sept.

 

La médecine nucléaire et la radiothérapie sont indépendantes de la radiologie. L’échographie est pratiquée par les radiologues exclusivement, exception faite des cardiologues, des internistes et des gynécologues.

 

Les Echanges Avec Les Autres Sociétés

La SARIM privilégie les échanges avec les autres sociétés, en particulier la SFR et les sociétés d’organe avec lesquelles il existe un partenariat solide. Lors des JFR 2013 est prevue une session commune SARIM Junior et UNIR (Union Nationale des Internes en Radiologie). Les liens avec la FMR (Fédération Maghrébine de Radiologie) et le PAARS (Pan Arab Association of Radiological Societies) sont naturels et complémentaires.

 

La collaboration avec les autres sociétés se concrétise par l’organisation :

• des journées algéro-françaises de radiologie qui ont lieu chaque année à Alger début juin. La 14ème édition aura lieu en juin 2014. Le nombre de radiologues algériens inscrits à la SFR est le reflet des relations privilégiées entretenues avec la SFR (202 en 2009, 239 en 2010, 331 en 2011 et près de 400 en 2012) ;

• du congrès maghrébin, reflet de la pérennité des échanges avec la Fédération Maghrébine de Radiologie et qui a lieu dans un pays du Maghreb le premier trimestre de chaque année. Le prochain se tiendra au printemps 2014 à Nouakchott, en Mauritanie ;

• du congrès Panarabe par le PAARS qui a lieu annuellement au mois d’avril. Le sixième congrès panarabe de radiologie (ARC 6) a eu lieu à Alger du 26 au 28 avril 2013, réunissant plus de 500 congressistes. Près de 120 intervenants dont 26 français ont contribué à la réussite de cet évènement.

 

L’Avenir

Un avenir basé sur une formation de qualité et l’acquisition de matériels d’imagerie de haute technologie permettra le développement de la radiologie interventionnelle et de la recherche. Ce vaste territoire que représente l’Algérie nécessite l’aide des technologies nouvelles telle que la téléradiologie afin de pallier aux inégalités géographiques et de repartition des ressources humaines.


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